Une cellule éclairée en permanence, sept kilos perdus, pas d'accès à son traitement médical... L'épouse de Carlos Ghosn sort du silence pour dénoncer les "rudes" conditions de détention de son mari. Dans un long courrier adressé à l'ONG de défense des droits humains Human Rights Watch, Carole Ghosn déplore notamment la détention du patron de Renault, depuis le 19 novembre dernier, dans une cellule éclairée nuit et jour, de surcroît sans accès à son traitement médical.
"Pendant des heures chaque jour, les inspecteurs l'interrogent, l'intimident, le sermonnent et l'admonestent, dans l'intention de lui extirper une confession", écrit Carole Ghosn qui précise en outre que son mari aurait perdu sept kilos depuis sa détention et ne mangerait que du riz et de l'orge.
La femme de l'homme de l'affaire de 64 ans affirme également que les enquêteurs nippons l'aurait contraint à signer des documents en japonais, une langue qu'il ne parle pas. “Nul ne devrait être contraint à subir ce que mon mari subit chaque jour, notamment dans un pays développé comme le Japon, la troisième économie au monde”, ajoute-t-elle.
Les conditions de détentions du patron de Renault sont en effet sous le feu des critiques. Jusqu'à présent, Carlos Ghosn n'a pu recevoir que des visites de ses avocats et de représentants de pays dont il détient un passeport (Brésil, France et Liban). La semaine dernière, la justice l'a finalement autorisé à recevoir des visites de famille.
De son côté, son avocat principal Motonari Otsuru, a démenti la semaine passée que son client ait été contraint de signer des documents écrits en japonais, tout en précisant que Carlos Ghosn avait été transféré dans une cellule plus spacieuse, munie d'un lit à l'occidentale.
Inculpé pour abus de confiance et minoration de déclarations de revenus aux autorités boursières, Carlos Ghosn a été mis en examen le 10 décembre dernier pour dissimulation d'une partie de ses revenus perçus chez Nissan. Selon le journal Les Echos, le parquet nippon envisagerait de nouvelles accusations de malversations contre lui.