Burkina Faso : le président Compaoré renversé, le général Traoré prend le pouvoir
À la tête du Burkina Faso depuis 27 ans, Blaise Compaoré a annoncé ce vendredi 31 octobre qu'il quittait le pouvoir. Il souhaite l'instauration d'élections "libres et transparentes" sous 90 jours.

C'est à travers un communiqué, lu par une journaliste à l'antenne d'une télévision locale, que Blaise Compaoré a fait savoir qu'il quittait la présidence du pays.
"Dans le souci de préserver les acquis démocratiques, ainsi que la paix sociale (...), je déclare la vacance du pouvoir en vue de permettre la mise en place d'une transition devant aboutir à des élections libres et transparentes dans un délai maximal de 90 jours", indique le texte du communiqué.
L'ex-putschiste renversé
Arrivé au pouvoir par un coup d'État en 1987, Blaise Compaoré a participé à trois putschs avant de prendre la tête du pays. Malgré deux septennats (1992-2005) puis deux quinquennats (2005-2015), il souhaitait se maintenir aux affaires après 2015 grâce à une modification de la Constitution.
Des manifestations ont éclaté la semaine passée, en opposition à la volonté de Compaoré de faire réviser pour la troisième fois l'article 37 la Loi fondamentale, qui fixait à deux le nombre maximum de quinquennats présidentiels.
Le général Honoré Traoré prend le pouvoir
Le chef d'état-major de l'armée burkinabè, le général Nabéré Honoré Traoré, a annoncé dans un communiqué qu'il "assumera" les "responsabilités de chef de l'Etat", après le départ du pouvoir du président Blaise Compaoré.
"Constatant la vacance du pouvoir ainsi créée, considérant l'urgence de sauvegarder la vie de la nation (...), j'assumerai à compter de ce jour mes responsabilités de chef de l'Etat", a déclaré le général de division Traoré. L'officier supérieur affirme agir "conformément aux dispositions constitutionnelles".
"L'engagement est pris de procéder sans délai à des consultations avec toutes les forces vives de la nation en vue du processus devant aboutir au retour à une vie constitutionnelle normale", a-t-il annoncé, ajoutant "prendre acte de la démission" du président Compaoré. Le chef d'état-major a appelé "tous les citoyens organisés dans les différentes sphères de la vie nationale à répondre aux sollicitations qui leur seront adressées".