Près d'un an après le vote du référendum sur le Brexit, l'Union européenne a donné son feu vert à l'ancien ministre français Michel Barnier pour entamer les négociations avec le Royaume-Uni. Les premières discussions devraient avoir lieu dans la semaine du 19 juin 2017. "C'est un long chemin" alors que le "temps est très court", prévient au micro de RTL, lundi 22 mai, celui qui fut au Quai d'Orsay sous la présidence de Jacques Chirac. Il faudra en effet "obtenir un accord en octobre 2018" afin de laisser le temps nécessaire à la "ratification" de cette sortie de l'Union européenne.
Ces négociations se concentrent sur trois problématiques. La première concerne l'avenir des 3,2 millions de citoyens européens qui travaillent au Royaume-Uni et les 1,2 million de Britanniques qui se trouvent au sein de l'espace Schengen. "Mon message, c'est citizen first (les citoyens d'abord, ndlr), assure Michel Barnier. Nous ne voulons pas que ces personnes soient utilisées comme une monnaie d'échange. Il faut qu'il y ait une priorité pour ces hommes et ces femmes et les conséquences humaines et sociales de cette décision du Brexit".
Il ne s'agit pas d'un chèque, ni d'une rançon, mais de solder les comptes
Michel Barnier
En parallèle, Bruxelles attend aussi du Royaume-Uni qu'il "solde les comptes" sur ses engagements financiers. "Ils payent 15 ou 16% de tout dans l'Union européenne. (...) S'ils ne paient pas, ça posera un problème très grave et ça peut tout compromettre", prévient Michel Barnier, rappelant qu'il en va, entre autres, du bon fonctionnement des universités ou du programme Erasmus. "Il ne s'agit pas d'un chèque, ni d'une rançon, mais de solder les comptes ni plus ni moins", ajoute-t-il.
Les négociations doivent par ailleurs se pencher sur la délicate question des frontières entre l'Irlande du Nord et la province britannique d'Irlande. Elle avait matériellement disparu après avoir été source de conflits entre protestants et catholiques. "On doit trouver le moyen de contrôler les marchandises, sans recréer de frontières dures", explique Michel Barnier.
Nommé le 27 juillet 2016, soit à peine un peu plus d'un mois après le référendum britannique sur le Brexit, Michel Barnier a déjà formé son équipe et sillonné les 27 pays européens pour rencontrer leurs dirigeants.
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