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Brexit : retraites, visas, pouvoir d'achat... 7 modifications concrètes sur le quotidien des Britanniques

ÉCLAIRAGE - La sortie du Royaume-Uni de l'UE va s'accompagner d'un certain nombre de changements très concrets pour les Britanniques.

Le Royaume-Uni s'est prononcé en faveur d'un brexit, le 23 juin 2016
Le Royaume-Uni s'est prononcé en faveur d'un brexit, le 23 juin 2016
Crédit : LEON NEAL / AFP
Paul Véronique & AFP

Saisissant l'occasion qui leur était donnée de quitter l'Union européenne, les Britanniques ont choisi : le Brexit. 51,9% d'entre eux ont voté pour une sortie de l'ensemble supranationale qu'est l'UE et leur Premier ministre sera la première victime de cette décision fatidique. Quelques heures après les résultats officiels du référendum, David Cameron a affirmé qu'il démissionnera d'ici octobre 2016, laissant la place à "un nouveau leadership".

Par la décision qu'il a prise, le peuple va aussi impacter son propre quotidien. Qu'ils résident au Royaume-Uni ou dans un autre pays de l'Union européenne, les ressortissants britanniques vont rapidement subir les conséquences concrètes de la sortie du pays de l'Union européenne.

1. Les visas

L'effet le plus immédiat et perceptible du Brexit devrait se faire sentir sur la liberté de déplacement des ressortissants britanniques au sein des autres pays de l'Union européenne. Si un simple document d'identité suffisait jusqu'à présent pour se déplacer au sein de l'espace Schengen, bien que le Royaume-Uni n'en soit pas membre, la sortie du pays du bloc des 28 devrait désormais s'accompagner de la nécessité pour les ressortissants britanniques de demander un visa en cas de voyage en Europe continentale. A l'heure actuelle, seuls 44 pays sur 219 imposent des visas à l'avance aux ressortissants britanniques.

2. Les voyages

Les ménages britanniques devraient également se préparer à débourser davantage qu'auparavant pour aller passer leurs vacances sur le Vieux Continent. Non seulement parce que la chute de la livre face à l'euro va inévitablement réduire leur pouvoir d'achat mais également en vertu d'accords communautaires qui permettent à toute compagnie européenne d'opérer sans limite de fréquence, de capacité ou de prix dans l'espace aérien européen. "Le marché unique a permis à Ryanair de promouvoir la révolution du voyage peu cher en Europe", rappelait mi-mai Michael O'Leary, le directeur général de la compagnie aérienne britannique à bas coûts. Sans parler des frais d'itinérance pour les téléphones mobiles, qui ont eux aussi été harmonisés à l'échelle européenne, ou des règles européennes permettant d'obtenir une compensation financière en cas de retard ou d'annulation d'un vol

3. Les emplois

Si les partisans du Brexit ont fait de la conservation des emplois pour les Britanniques l'un des fers de lance de leur campagne, il est toutefois probable que la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne s'accompagne de la délocalisation de nombreux postes. Les premiers touchés, probablement les grandes banques ayant pignon sur rue à la City. 

Une situation qu'avaient annoncé des banques comme HSBC avant le référendum. Jamie Dimon, le PDG de JPMorgan, a aussi averti début juin que sa firme, qui emploie un peu plus de 16.000 personnes au Royaume-Uni sur six sites, pourrait supprimer de 1.000 à 4.000 postes. Sur la sellette, les fonctions de back-office et les salles de marché. Morgan Stanley envisage pour sa part de transférer 1.000 personnes sur 6.000 en poste au Royaume-Uni vers l'UE tandis que Goldman Sachs devrait en transférer au moins 1.600.  

4. Les retraites

Mais le Brexit s'annonce encore davantage comme un casse-tête pour les 1,3 million d'expatriés britanniques vivant dans d'autres pays européens, notamment l'Espagne (319.000), l'Irlande (249.000), la France (171.000) ou encore l'Allemagne (100.000).

Ceux-ci pourraient notamment voir les revenus de leurs retraites fondre comme neige au soleil en raison de la forte dépréciation de la livre, ce qui pourrait notamment compromettre leurs investissements immobiliers dans leurs pays d'adoption. "Moi qui touche ma retraite en livres au Royaume-Uni, je verrai, impuissant, mes revenus se réduire", prédit Brian Hinchcliffe, retraité de l'enseignement. L'homme s'est expatrié depuis 2000 dans le Périgord. "Et je devrai me demander : qu'est-ce je sacrifie ? Des vacances ? La voiture ? La maison et rentrer ?"

5. L'assurance maladie

Un autre problème se pose concernant la couverture médicale des expatriés anglais, en France par exemple où ils bénéficient du système médical national mais payé par la Santé publique britannique en vertu d'un accord bilatéral. Dans le même registre, un permis de travail pour les actifs britanniques vivant dans l'UE pourrait désormais être exigé. 

6. Les eurocrates

Le destin professionnel du millier de fonctionnaires britanniques travaillant pour les institutions européennes, notamment à Bruxelles, semble également plus incertain que jamais. Certains d'entre eux ont déjà songé à acquérir une seconde nationalité européenne, notamment belge.              

7. La géographie

Conséquence plus inattendue, la sortie du Royaume-Uni de l'UE pourrait rendre ses relations avec certains de ses voisins immédiats problématiques. Le cas de Gibraltar est notamment en discussion. Le ministre des Affaires étrangères espagnol a déjà proposé une souveraineté partagée entre l'Espagne et le Royaume-Uni pour y remédier. Cela permettrait au rocher d'avoir accès au marché intérieur européen. À terme, le ministre souhaite la réintégration de Gibraltar à son territoire, près de 400 ans après. Dans le cas contraire, la petite péninsule pourrait se retrouver bien isolée.

Plus au Nord de l'Europe, les Écossais ont voté à près de 62% pour le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne. La nation écossaise a affiché son attachement à l'UE, a contrario des Anglais et des Gallois. Les conséquences politiques de cette fracture risquent d'être importantes. La première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, s'est d'ores et déjà positionnée. "Le vote montre clairement que l'Écosse voit son avenir au sein de l'Union européenne", a-t-elle déclaré ce vendredi 24 juin au matin. Le parti national écossais envisage désormais l'indépendance pour redevenir membre de l'Union européenne. Cela passerait par un nouveau référendum, ce qui avait été promis pendant la campagne du Brexit. 

Une frontière entre l'Irlande du Nord et l'Irlande pourrait aussi se créer, ralentissant la circulation de milliers de personnes chaque jour. Ou à l'inverse, le Brexit pourrait aussi entraîner les prémisses d'une réunification du pays. Le Sinn Féin, le parti républicain, appelle d'ores et déjà à un référendum pour une Irlande unifiée après le vote sur le Brexit. L'Irlande du Nord avait majoritairement voté pour un maintien au sein de l'Union européenne.

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