Depuis la Méditerranée orientale, le porte-avions français Charles de Gaulle "va pouvoir agir sur le terrain à partir de demain" lundi 23 novembre, a annoncé le ministre français de la Défense. Les avions de chasses qui sont à bord viendront s'ajouter à ceux qui sont déjà à proximité et qui ont déjà frappé "sur le territoire de l'Etat islamique", a ajouté Jean-Yves Le Drian, neuf jours après les attentats de Paris revendiqués par l'EI qui ont fait 130 morts et 350 blessés.
L'armée française va ainsi disposer de 38 appareils : 26 chasseurs sont embarqués sur le porte-avions (18 Rafale et huit Super Etendard) et 12 appareils sont stationnés aux Emirats arabes unis (six Rafale) et en Jordanie (six Mirage 2000).
La lutte contre l'EI est "à la fois une guerre de l'ombre et une guerre du champ de bataille", a souligné le ministre. Il faut à la fois combattre un "Etat" organisé, installé sur une partie de l'Irak et de la Syrie, et un "mouvement terroriste international qui a pour objectif de frapper le monde occidental". "Il faut traquer les terroristes, ceux qui essaient de frapper la démocratie (..) et il faut en même temps frapper au cœur, dans le champ de bataille, au Levant pour anéantir l'Etat islamique", a-t-il insisté.
Deux villes sont particulièrement visées par l'armée française. Mossoul en Irak héberge les "lieux de décision politique de l'EI" dit le ministre. À Raqa en Syrie, ce sont "les centres de formation des 'foreign fighters', c'est-à-dire les combattants destinés à agir à l'extérieur" qui sont ciblés dit-il.
"Il faut frapper ces deux villes, comme il faut frapper (...) les capacités de ressources qu'a l'Etat islamique, c'est-à-dire les lieux de pétrole, les champs pétrolifères", a-t-il ajouté. Jean-Yves Le Drian s'est félicité de ce point de vue "des modifications très sensibles des règles d'engagement, en particulier de l'armée de l'Air américaine" contre les "champs pétrolifères et les pôles d'approvisionnement pétrolier en Irak et en Syrie". "Aujourd'hui la multiplication des actions va considérablement limiter cette capacité", a-t-il souligné, alors que les avions de chasse américains ont commencé à bombarder des camions-citernes transportant du pétrole dans les fiefs de l'EI.
François Hollande a ordonné jeudi 19 novembre "l'intensification" des opérations des frappes contre le groupe État Islamique en Syrie et en Irak. Le lendemain, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité une résolution française appelant les Etats membres à "prendre toutes les mesures nécessaires pour combattre l'organisation EI sur le territoire contrôlé par l'EI en Syrie et en Irak".
Commentaires