Attentat en Tunisie : pourquoi le pays est la cible de l'État islamique
REPLAY - Un étudiant tunisien a tué 38 personnes qui se trouvaient sur la plage de la ville de Sousse, vendredi 26 juin. L'État islamique a revendiqué l'attaque terroriste.

Trois mois après l'attentat du musée Bardo, la Tunisie est à nouveau frappée par une attaque terroriste, à Sousse. Plusieurs témoins ont fait état de plusieurs hommes armés, arrivés depuis la mer à l'image de cette membre de l'Assemblée nationale tunisienne : "Un des assaillants est sorti de la mer et a tiré une rafale de balles sur les touristes".
Selon le Premier ministre tunisien, des touristes français pourraient figurer parmi les 38 victimes. Une information qui n'a pas été confirmée par le Quai d'Orsay. L'État islamique a revendiqué cette tuerie : "Le soldat du califat a pu parvenir à son but". Les responsables jihadistes avaient appelé à de telles actions pour marquer la première année du califat, en Syrie et en Irak. L'auteur de cette attaque est un étudiant tunisien qui avait caché son arme dans un parasol. Il a ouvert le feu sans distinction sur la plage, puis à côté des piscines d'un grand hôtel. Il a été abattu par les forces de l'ordre.
Le secteur du tourisme fortement touché
Il s'agit d'un nouveau coup dur au secteur vital du tourisme dans ce pays. La Tunisie est l'une des cibles principales des islamistes. Pourquoi ? La raison est simple : c'est le seul exemple des printemps arabes qui poursuit sur sa lancée démocratique, ce que détestent les terroristes. Afin de l'en empêcher, quoi de plus efficace que de frapper ce qui fait sa richesse, c'est-à-dire les touristes.
Déjà en chute vertigineuse depuis la révolution, le nombre de touristes avait encore reculé de plus de 25% cette année et les recettes en devises ont fondu de plus de 26%. Dans un pays, où un habitant sur 10 vit de ce secteur, c'est une catastrophe économique qui aggrave le chômage et pousse des jeunes désoeuvrés dans les bras des extrémistes.
Plusieurs milliers d'entre eux sont partis faire la guerre en Syrie, mais aussi dans la Libye voisine, pays frontalier, comme l'Algérie, où des groupes terroristes se jouent des frontières pour s'attaquer aux cibles les plus fragiles. Et face à cette internationale du crime, la Tunisie ne peut faire face seule.
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