François Hollande s'envole ce week-end pour une visite officielle de trois jours au Canada. Au menu de ce déplacement : sécurité internationale, économie, climat. Cela faisait longtemps que les Canadiens n'avaient pas vu président sur leur sol (c'était François Mitterrand, il y a 27 ans). "Comme on dit au Québec, on va avoir de la grande visite", dit la très canadienne Alexandra Szacka.
L'économie canadienne va bien. Le nombre de travailleurs français qui s'y installent chaque année a augmenté de 220% au cours des dix dernières années, rappelle la journaliste. La tendance s'est accélérée ces derniers mois, à mesure que la perspective d'une reprise de la croissance française et européenne s'éloignait durablement.
La ruée vers le pétrole albertin a provoqué un immense gâchis environnemental
Alexandra Szacka
François Hollande entamera sa visite non pas par Ottawa ou Montréal, mais par la province d'Alberta où l'exploitation des ressources naturelles (notamment le pétrole) alimente la croissance économique. La région possède la troisième réserve de pétrole au monde.
"La ruée vers le pétrole albertin a provoqué un immense gâchis environnemental", regrette Alexandra Szacka. Elle déplore la décision du gouvernement canadien qui vient de se retirer du protocole de Kyoto et de revoir à la baisse ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre.
"La promesse d'Alberta est ainsi devenue une sorte de paradis des pollueurs. Le Canada des lacs et des forêts immaculés n'est plus ce qu'il était", décrypte-t-elle. François Hollande osera-t-il aborder le sujet avec le Premier ministre Stephen Harper, lui-même élu de Calgary, métropole économique de cette province pétrolière ?
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