Le pôle nord magnétique se déplace plus vite que prévu
Localisé sur la côte nord du Canada le siècle dernier, le pôle nord magnétique se rapproche désormais de la Sibérie. Il perturbe les instruments de navigation maritime comme aérienne.

Le pôle nord perd la boussole. Plus exactement, son champ magnétique se déplace. Situé à la croisée des lignes de force d'attraction (ou de répulsion) terrestres, ce point errant, qui attire l'aiguille aimantée de votre boussole dans l'hémisphère Nord, continue son inexorable et aléatoire migration.
Localisé sur la côte nord du Canada le siècle dernier, le pôle nord magnétique se rapproche désormais de la Sibérie. "Il se déplace d'une cinquantaine de kilomètres par an. Il n'avait pas beaucoup bougé entre 1900 et 1980 mais son déplacement a vraiment accéléré ces quarante dernières années", explique Ciaran Beggan, du British Geological Survey (BGS), à l'agence Reuters.
Une amplification du phénomène physique qui a des conséquences sur nos instruments de navigation. La prochaine mise à jour du modèle magnétique mondial (WMM) n'était pas prévue avant 2020. Mais devant cette accélération accrue, qui perturbe la navigation maritime et aérienne dans les eaux arctiques, l'armée américaine a demandé à ce que cette date soit avancée.
L'actualisation du dernier modèle, qui datait de 2015, a donc eu lieu le 4 février. Les scientifiques des agences atmosphériques américaine et britannique (NOAA et BGS) ont publié une mise à jour urgente du modèle, avant une prochaine actualisation normale fin 2019.
Le champ magnétique terrestre est généré principalement par le mouvement du fer liquide qui compose la majorité du noyau terrestre, à 3.000 km sous la surface. C'est ce qui fait dériver les pôles magnétiques. Le modèle permet de corriger la direction indiquée par la boussole afin de retrouver le nord géographique, qui est fixe.
Les chercheurs se rendaient autrefois sur la banquise pour réaliser des mesures et localiser le Nord magnétique, l'endroit où l'aiguille d'une boussole pointerait exactement à la verticale. Des observatoires mesurent aussi le champ magnétique. Mais les données les plus utilisées aujourd'hui viennent des trois satellites Swarm, lancés par l'Agence spatiale européenne en 2013.
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