Euthanasie : "La cause est plus importante que mon cas personnel", dit une élue écologiste
INVITÉE RTL - Après le suicide de sa mère, rompue par 26 années de combat contre le cancer, Sandrine Rousseau, élue écologiste du Nord, milite pour le suicide assisté.

À la veille de la publication des conclusions des états généraux de la fin de vie, Sandrine Rousseau, élue de la République et vice-présidente du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais livre son témoignage sur un traumatisme qu'elle a vécu au plus près.
La porte parole d'Europe Ecologie-Les Verts a assisté à l'agonie de sa mère pendant près de 9 heures. "Elle avait un cancer en phase terminale, elle a mis fin à ses jours de manière volontaire, dans sa chambre", raconte Sandrine Rousseau, ce dimanche sur RTL.
Le droit à pouvoir partir dignement
La mère de Sandrine Rousseau avait absorbé des médicaments pour se suicider, "après 26 ans de combat pour la vie", précise-t-elle. "C'était sa volonté, elle voulait partir dignement, elle ne voulait pas se voir trop dégradée, poursuit la porte-parole d'EELV.
J'ai respecté sa volonté
Sandrine Rousseau
"J'ai respecté sa volonté, je l'ai fait avec bonheur pour elle", témoigne Sandrine Rousseau. Selon elle : "Il faut témoigner de la réalité de ce que sont ces départs non encadrés médicalement". Et si elle risque des poursuites judiciaires pour non-assistance à personne en danger, Sandrine Rousseau assume son acte. "La cause est plus importante que mon cas personnel", conclut-elle.
Les Français plutôt favorables à l'euthanasie
François Hollande, qui a promis une loi sur le thème de la fin de vie, se verra remettre ce lundi les conclusions d'un groupe représentatif de "citoyens" français mis sur pied par le Comité consultatif national d'éthique (CCNE). L'"avis" de ce groupe doit servir à orienter la future loi sur la fin de vie, destinée à remplacer ou compléter l'actuelle loi Leonetti de 2005.
Le CCNE a lui-même déjà rendu un avis sur cette question en juillet, se prononçant contre l'assistance au suicide mais mettant en avant les contraintes imposées par les "directives anticipées". Avant cela, le professeur de médecine Didier Sicard avait rendu un rapport, rejetant l'idée d'inscrire l'euthanasie dans la loi française, mais recommandant pour certains cas la possibilité d'accorder un geste médical "accélérant la survenue de la mort".
Plusieurs sondages indiquent qu'une majorité de Français soutient l'idée d'une euthanasie active pour les personnes qui le demandent et qui souffrent de "maladies insupportables et incurables".