Des échauffourées ont éclaté ce vendredi 6 avril au soir à la faculté de Tolbiac, dans le XIIIème arrondissement de Paris. Alors que l'université est bloquée depuis une dizaine de jours par des étudiants, ces derniers ont vu s'approcher plusieurs individus casqués, qui n'ont pas hésité à leur lancer des projectiles et autres fumigènes à travers les grilles.
Il était à peu près 23 heures quand le site Pierre Mendès France (plus connu sous le nom de Paris-I-Tolbiac) a été attaqué par ce groupuscule. Sur Twitter, les étudiants grévistes qui bloquent l'établissement et qui ont choisi de se faire appeler la "Commune Libre de Tolbiac", ont expliqué avoir repoussé les agresseurs "après 10 minutes d'altercations".
"Entre 20 et 30 personnes anti-blocage se sont présentées devant le centre Tolbiac-Pierre-Mendès-France, avec des bâtons, des battes de base-ball et des fumigènes" a précisé un responsable de l'université. Six personnes ont été interpellées et placées en garde à vue.
L'arrivée des policiers appelés par les étudiants aurait fait fuir le groupe d'individus. "À notre connaissance, seule une étudiante a été blessée à la main à la suite d'un jet de projectile", a poursuivi le compte Twitter des étudiants grévistes. Selon ces derniers, l'attaque serait signée d'un groupuscule d'extrême-droite. Ils parlent ainsi d'"attaque fasciste" et affirment qu'ils "ne céderont jamais au fascisme".
Depuis 10 jours, l'université de Tolbiac, annexe de Paris-I Panthéon Sorbonne est occupée par des étudiants opposés à la loi Orientation et réussite des étudiants, dite ORE. Celle-ci a été promulguée par Emmanuel Macron le 8 mars dernier. Principale revendication des grévistes : stopper la sélection à l'entrée de l'université.
Après des mois de faible mobilisation, la contestation a décollé avec le blocage de plusieurs sites universitaires sans déboucher, pour l'instant non plus, sur un mouvement de masse. Une douzaines d'universités sont actuellement perturbées.