Suspense incroyable ! On va connaître dans la journée du vendredi 4 mai le nom des candidats à la présidence du Medef. On aura un nouveau "patron des patrons" qui va succéder à Pierre Gattaz au début du mois de juillet.
On devrait annoncer neuf candidats en course logiquement. Neuf candidats dont une seule femme, Dominique Carlac'h. Et très vite, on sait qu'il n'en restera plus que sept. Car l’élection au Medef, c'est comme Koh-Lanta : on va assister très vite à des ralliements.
Il n'y aura pas les "rouges" (la couleur est un peu trop marquée politiquement), ni les jaunes (qui désignent les casseurs de grève). Mais il y aura sans doute, à terme, un combat entre deux hommes du sérail, deux anciens vice-présidents de Pierre Gattaz : Alexandre Saubot et Geoffroy Roux de Bézieux.
Ils sont favoris, même si on n'est pas à l'abri d'une surprise. Le paysage politique a explosé avec Emmanuel Macron. La Macronie fait aussi bouger la tectonique des syndicats. À tel point que des personnalités moins connues, et provenant des Medef territoriaux, pourraient créer un tremblement de terre.
Car au Medef, l'élection du président se fait au travers de 570 grands électeurs issus des grandes fédérations du mouvement patronal et des élus dans les Medef régionaux.
On notera aussi que l'élection au Medef se fait généralement en tuant le père. Cette année n'échappe pas à la règle : personne ne se réclame vraiment du bilan de Pierre Gattaz. Pas même ses anciens bras droits. Mais Pierre Gattaz s'était construit contre Laurence Parisot il y a cinq. Et Laurence Parisot s'était imposée en jouant sur ses différences de style avec Ernest-Antoine Seillière.
Disons que vous allez avoir Alexandre Saubot, ancien patron de la toute puissante fédération UIMM (Industrie et Métallurgie) et LE négociateur social pour le Medef ces dernières années. C'est un technicien et un spécialiste du dialogue avec les autres syndicats.
Geoffroy Roux de Bézieux, lui, est soutenu par la fédération des Services. C'est l'homme des télécoms et du tertiaire. Et puis vous avez une série de jeunes loups qui se font les dents sur cette élection en jouant plutôt les prochaines échéances. Ils gagnent en visibilité.
C'est important car désormais (c'était le vœu de Pierre Gattaz) le président est élu pour cinq ans seulement, ce qui va accélérer le renouvellement des générations de patrons des patrons. Le principal défi du prochain président du Medef sera le même que pour les syndicats de salariés : exister en Macronie.