La poursuite de la séquence des grèves à la SNCF et chez Air France commence à inquiéter les entreprises qui tirent la sonnette d’alarme. Il est de plus en plus clair que les astuces pour contourner l’impact des grèves commencent à toucher leurs limites. Le covoiturage, le télétravail, le report de commandes ou encore l’ajustement des stocks ne peuvent sur le long terme remplacer des organisations structurées depuis des lustres.
Sur un plan général, nous produisons collectivement entre 9 et 9,5 milliards d'euros par jour. Des grèves qui impactent réellement l’économie représentent un manque à produire de 10 à 15%. Ce qui porte la facture quotidienne autour du milliard.
Si l’on fait un premier point des grands secteurs affectés, on comprend bien que le point d’inflexion n’est plus très loin. Nos entreprises ont globalement anticipé les premières perturbations. Mais au-delà du 10e jour, nous y serons pour certaines activités.
C’est le cas des productions agricoles et agroalimentaires. Les grandes coopératives sont historiquement des clientes importantes de la SNCF. Elles enregistrent de 60 à 70% de trains annulés. Ce qui représente une charge de 5 à 20 euros le quintal en frais de stockage.
Même inquiétude pour les industriels du BTP. Dans ce secteur, 2 jours de grève se payent par 4 jours en moyenne de perturbations sur les chantiers. Dans le granulat, son syndicat professionnel évalue à deux millions de tonnes la matière première non livrée si le conflit perdure.
Ironie paradoxale, cela bloque les chantiers de rénovation des voies ferrées. La première entreprise touchée, et on se demande dans quel état elle va sortir de la grève, c’est la branche fret ferroviaire de la SNCF. Elle est en lambeaux. Elle va finir en charpie.
Et puis il y a l’impact sur le Tourisme. Les professionnels annoncent un recul de 10% des réservations pour avril, 150 millions euros. Et plus grave, un coup d’arrêt pour mai et juin.
Des conséquences sociales négatives se profilent déjà. Des fédérations professionnelles demandent déjà à la DGT d’ouvrir l’option du recours à l’activité partielle. Cette disposition permet de transférer vers l'État une partie du coût d’indemnisation des salariés qui subiront une baisse de revenu.
Plus concrètement, les recrutements de saisonniers qui traditionnellement démarrent ce mois sont souvent reportés dans les grandes zones touristiques. Au-delà de ces constats c’est aussi l’image d’une France instable, versatile qui refait surface. Une addition invisible mais peut être la plus pénalisante à terme.
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