À l'occasion de la journée mondiale de sensibilisation à l'Autisme, Olivia Cattan, présidente de SOS autisme France, a décidé d'écrire Emmanuel Macron une lettre, également adressée à Brigitte Macron. Un message ouvert, où elle alerte sur la situation des enfants et des adultes autistes en France. Pour elle, la France a 40 ans de retard. Qu'est-ce que ça veut dire ?
"Concrètement, on est en retard sur beaucoup de choses. D'abord sur la prise en charge (...) 'médicale'", explique Olivia Cattan, qui rappelle qu'en 2012, la Haute autorité avait fait des recommandations pour accompagner les personnes touchées par la maladie, pour aider leur autonomie et "faire énormément de progrès". La France est également en retard sur "l'intégration des personnes autistes", détaille-t-elle en faisant référence à la loi de 2005 sur l'égalité des chances" selon laquelle les enfants handicapés auraient dû être intégrés aux écoles.
"On s'aperçoit qu'il y a encore très peu d'enfants autistes à l'école. Il n'y a que 20%, le chiffre ne bouge pas", déplore Olivia Cattan. En France, 600.000 personnes sont autistes. Les associations "essaient de sensibiliser au maximum", mais "cela ne bouge pas", explique la présidente de SOS autisme France. Et de renchérir : "On est complètement abandonnés. Les familles sont abandonnées", malgré les plans autisme et la communication autour de la maladie.
"Il n'y a pas de parcours de soin aujourd'hui pour une personne autiste", déplore Olivia Cattan, qui explique qu'il n'y a pas de "filière claire" dans les hôpitaux dédiée aux handicapés. Et de lancer : "Quand vous avez un cancer, vous allez voir un cancérologue. Quand vous avez un enfant autiste, vous ne savez pas qui aller voir".
D'autant plus que la majorité des soins nécessaires aux personnes touchées par l'autisme ne sont pas remboursés. "On est devant une inégalité devant les soins. On ne peut pas tous payer des prises en charge à nos enfants. C'est ça, le vrai problème".
Vendredi 6 avril prochain, un nouveau plan autisme doit être dévoilé, le quatrième depuis 2005. "Ce que j'attends, c'est qu'on soit enfin écoutés", dit Olivia Cattan, et notamment de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui n'a, selon elle, "pas le temps de [les] recevoir". Et de renchérir : "On ne veut pas nous entendre. Nous ne sommes pas la priorité. Les enfants autistes ne sont pas la priorité dans ce pays, pourtant, ce sont des citoyens français".