Crise européenne : la “calinothérapie” pour ressouder le continent
Le premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker a présenté sa solution pour sortir de la crise européenne: la “calinothérapie”. L’ancien président de l’eurogroupe a par ailleurs rappelé son soutien au gouvernement grec.

Le
Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, qui a longtemps
été aux commandes de la zone euro, a prôné lundi 10 juin à Athènes, une
"calinothérapie" entre pays européens pour ressouder leur continent en
déclin et le sauver face à une crise qui "vient des Etats-Unis".
Quelques
jours après une attaque du FMI contre les Européens à propos de leur
mauvaise gestion supposée de la crise grecque, et un an tout juste avant
les prochaines élections européennes menacées par la montée des
nationalismes, M. Juncker a fait, en français, devant les principaux
responsables du gouvernement grec un vibrant éloge de l'idée européenne,
"rempart contre la guerre".
Avertissement contre les “gourous” européen
Il
a dans le même temps mis en garde contre les "populistes" qui menacent
l'équilibre du continent, alors que "Ce n'est pas nous (les Européens,
ndlr) qui avons déclenché la crise, c'est les Etats-Unis, où la crise
économique est née de la trahison des principales vertus de l'économie
sociale et de marché". "Nous avons toujours suivi les gourous et nous
sommes dans la situation où nous sommes aujourd'hui", a en outre déploré
le Premier ministre, c'est-à-dire une Europe en récession, avec des
taux de chômage record, surtout chez les jeunes.
La leçon d'Europe de M. Juncker s'est accompagnée d'un soutien enthousiaste à la Grèce et aux réformes mises en route. Il a aussi souligné les succès obtenus depuis 2010 et la mise en place de deux plans successifs de sauvetage financier de ce pays par une "troika" composée de l'UE, de la BCE et du FMI, au prix d'énormes sacrifices pour la population. "Nous avons en Europe omis de nous intéresser aux autres, nous avons perdu le sens de l'amour des autres, que savez-vous, vous, les Grecs des Finlandais du nord, de la Slovaquie ? Rien", a-t-il dit. "Nous avons conçu un système où tout le monde parle et codécide sans connaître la situation des autres, il faudra que nous réapprenions à nous aimer les uns les autres (...) C'est un processus long", a-t-il dit.