Sa recrudescence inquiétait les spécialistes. Mais, "contrairement au tampon Rely, retiré du marché américain dans les années 1980, aucun dispositif ne stimule la production de la toxine qui déclenche le choc toxique", a souligné mardi 4 juillet le Centre national de référence du staphylocoque des Hospices Civils de Lyon (HCL).
Ce dernier avait lancé à l'automne une collecte de 700 tampons usagés afin de mener une étude sur le sujet. Selon le professeur Gérard Lina, chef de service aux HCL, "les produits semblent avoir un effet neutre, voire bloquer le développement du staphylocoque", a-t-il expliqué en référence à cette bactérie présente aussi bien dans le nez que dans le vagin et qui peut produire la toxine responsable du choc toxique.
Le choc toxique résulterait plutôt "d'un défaut d'information" sur l'utilisation du tampon, souligne également le professeur Gérard Lina.
Pour mener à bien cette étude, les chercheurs ont testé les marques les plus utilisées et tenté de reproduire les conditions de culture se rapprochant le plus de l'intérieur du vagin, avec peu d'oxygène.
Ils se sont également penché sur l'utilisation des coupes menstruelles, qui présentent selon eux un risque plus accru que les tampons. Ces dernières permettent en effet une arrivée d'air plus importante, donc d'oxygène, ce qui favorise la croissance du staphylocoque.
Pour les tampons comme pour les coupes, le danger peut facilement se limiter. Gérard Lina et François Vandenesch, qui dirige le Centre national de référence (CNR) des staphylocoques, rappellent de ne pas les porter plus de 4 à 6 heures et de les enlever la nuit. "Quand on les utilise correctement, le risque est moindre, mais pas de zéro", souligne le professeur Lina.
Les analyses des tampons récoltés vont se poursuivre d'ici la fin de l'année. Un appel est par ailleurs lancé aux femmes qui souhaitent participer à une enquête sur leurs pratiques.
Parallèlement, une étude lancée par le CNR et le Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) devrait permettre d'évaluer correctement l'incidence de la maladie, estimée actuellement entre 1 pour 1 million et 1 pour 100.000 personnes.
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