Michel Cymes : "Votre enfant suce son pouce ? Soyez vigilant"
REPLAY - Si la succion du pouce répond à un besoin naturel chez votre bambin, elle peut avoir des conséquences en cascade à terme.

C'est dans la seconde quinzaine du mois de septembre que la France connait son pic de naissances. Quelque 800.000 bébés voient le jour dans notre pays, et c'est à cette période de l'année qu'arrive le gros de la troupe. Les parents vont devoir s'habituer aux nuits courtes, aux cris stridents et (déjà) aux mauvaises habitudes de leur progéniture. À commencer par la succion du pouce. Faut-il empêcher cette pratique ? Non, d'autant que c'est en besoin naturel pour le bébé et qu'elle est source de plaisir. Il aime tellement cela qu'il commence in utero, pendant la grossesse de la maman. Il convient simplement d'être attentif.
La succion du pouce influe sur la formation du palais de l'enfant. À terme, cela peut déboucher sur des tracasseries. Quand l'enfant a son pouce dans la bouche, il case sa langue dans la mâchoire inférieure. Du coup il empêche la langue d'appuyer sur le palais. C'est problématique, car c'est en appuyant sur le palais que la langue stimule sa croissance.
Conséquences en cascade : à terme, l'enfant risque d'avoir un palais plus étroit que la moyenne, avec une béance à l'avant, et, dans certains cas, les incisives supérieures également en avant.
L'idéal est que l'enfant en ait fini avec cette mauvaise habitude avant d'avoir 4 ans
Michel Cymes
Un palais mal développé entraîne-t-il des problèmes de santé ? Il n'y a rien de systématique. En revanche cela favorise certains problèmes. Le haut du palais, c'est le bas des fosses nasales. Il n'est donc pas rare de voir surgir des problèmes respiratoires. Quand on ventile mal, on est plus exposé aux rhino-pharyngites, aux rhinites et aux otites. On fait aussi plus facilement de l'asthme ou de l'apnée du sommeil.
L'idéal est que l'enfant en ait fini avec cette mauvaise habitude avant d'avoir 4 ans. C'est plus souvent le cas, vu qu'entre 3 et 4 ans il connaît généralement un chamboulement important (il entre en maternelle : d'une certaine manière, il grandit et passe à autre chose). Si l'enfant s'entête, les parents ne doivent pas s'énerver. Ils doivent l'encourager avec finesse, ce qui est une affaire de timing. Il ne faut pas en parler à l'enfant à un moment où il est susceptible d'être stressé (par exemple lors de la rentrée scolaire ou un déménagement). Choisissez plutôt un moment où il est détendu, il sera forcément plus réceptif. C'est le cas avant les vacances scolaires. Cela tombe bien, celles de la Toussaint c'est bientôt.