Manger des insectes, une pratique à encourager ?
La mode de l’entomophagie émerge en Europe. Pourtant, dans un récent rapport, l’Anses pointe les dangers liés à une consommation d’insectes et livre ses recommandations.

En Asie, en Afrique ou en Amérique latine, deux milliards d’hommes mangent des insectes. En Europe, cette pratique commence à se faire connaître mais se heurte encore à certaines résistances. Criquets, larves et sauterelles feront certainement partie du contenu de nos assiettes dans les prochaines soirées. D’ailleurs, certains restaurants les proposent déjà dans leur carte, des chefs les cuisinent et, chez certaines personnes, ils ont remplacé les chips et les olives à l’apéritif.
Attention aux risques de carence
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) souhaite
développer l’élevage d’insectes afin de pouvoir nourrir l’ensemble des 9
milliards d’humains qui cohabiteront sur la planète en 2050.
L’entomophagie, le
fait de se nourrir d’insectes, présente certains atouts pour la santé. "Ils sont riches en protéines et en vitamines et les larves en acides
gras essentiels. Mais les quantités à manger sont importantes puisque 100
grammes de poulet correspond à 30 criquets et à presque autant de chenilles
si on veut faire une équivalence en protéines", décrit à
RTL.fr Florence Foucaut, diététicienne, nutritionniste et membre de
l’Association française des diététiciens nutritionnistes (AFDN).
Alors, si à
l’apéritif c’est tendance de manger un criquet, on comprend que c’est plus
compliqué d’en manger une assiette entière pour bénéficier du même
apport. Certaines marques vendent les insectes sous forme de poudre.
Certainement un moyen plus simple d’en consommer et moins dissuadant. "Un
bémol toutefois, quand on mange des insectes il n’y a pas d’apport de fer
héminique donc le risque de carence est plus important que chez ceux qui
consomment de la viande".
Mais la
consommation d'insectes présente aussi des avantanges écologiques
et économiques. Ils produisent moins de gaz à effet de serre, moins d’eau et
nécessitent moins d’alimentation que le bétail.
Gare à l'élevage et la production des insectes
Récemment, l’Anses dressait un état des lieux des connaissances actuelles à ce sujet et livrait certaines recommandations. Elle préconise de dresser "des listes positives et négatives des différentes espèces et stades de développement d’insectes pouvant ou non être consommés".
Autre questionnement, il n’y a actuellement aucune norme pour encadrer l’élevage, la production et la consommation des insectes. "Attention à l’endroit où vous les achetez. Mieux vaut privilégier ceux qui les élèvent sur place et les nourrissent avec des végétaux bio", conseille Florence Foucaut.
De plus,
l’Anses conseille une certaine prudence aux consommateurs présentant déjà
certaines allergies. Une position confirmée par la diététicienne : "L’exo
squelette des insectes est fortement allergisant. Ils sont déconseillés chez
les allergiques aux crustacés, aux mollusques et aux acariens ainsi que pour
les personnes ayant une hypersensibilité". D’ailleurs, l’Anses affirme
qu’environ 100.000 personnes pourraient être concernées par ces réactions et
allergies croisées.