Philippe Delerm : "Je suis devenu une première gorgée de bière"

Son dernier ouvrage s'intitule Les eaux troubles du mojito. Il faut croire que Philippe Delerm aime les liquides, lui qui doit son succès à un livre paru en 1997. Auteur d'une cinquantaine d'ouvrages, Philippe Delerm a eu du mal à se défaire du succès de La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules. Il le vit très bien car il considère "être devenu une première gorgée de bière" lui-même. "Ça peut parfois sembler agaçant" d'être associé à une seule oeuvre explique l'écrivain. "Si j'avais su que je ferai un livre qui devrait rester, j'aurais peut-être choisi autre chose pour devenir une première gorgée".

Même aujourd'hui, le succès de cet ouvrage lui rapporte encore aujourd'hui beaucoup d'argent. "J'ai un petit peu de mal à le dire en chiffres, explique Philippe Delerm, un peu confus. C'est devenu raisonnable mais c'est quand même important, de l'ordre de 25.000 euros par an."

C'est un phénomène valable dans plusieurs domaines artistiques : un film, une chanson, un livre, un succès immense pour un auteur qui a parfois du mal à le dépasser. Pour se décrire, Philippe Delerm raconte être "un coureur du 400m raté, bien meilleur au relais qu'en épreuve individuelle. Quelqu'un qui aime beaucoup ce qui est sucré et ce qui salé. Quelqu'un qui ne sait pas dire non. Ni oui mais parfois peut-être". Il confie admirer son fils Vincent qui n'a pas hérité de ce trait de caractère.