VIDÉOS - David Bowie, une carrière au cinéma tout sauf anecdotique

David Bowie a fait une vraie carrière au cinéma. Un parcours qui n'a rien d'anecdotique et il a laissé des traces qui n'ont laissé personne indifférent. Le chanteur a une petite trentaine de films à son actif, que ce soit au théâtre ou dans le 7ème art. Il a commencé par le théâtre, celui du mime, d'avant-garde. Il avait joué Elephant Man sur scène à Broadway, un spectacle époustouflant.

Son premier rôle important remonte à 1976 et le titre du film fait incroyablement écho à sa personnalité. Il se découvre extraterrestre dans L'Homme qui venait d'ailleurs après être rescapé d'un crash. Ne vieillissant jamais, il sombre peu à peu dans l'alcool. Le film de Nicolas Roeg adapté du roman L'Homme tombé du ciel reprend les thèmes futuristes et de science-fiction si chers à David Bowie. Le long-métrage a reçu plusieurs nominations dont l'une à l'Ours d'or du festival de Berlin. Le chanteur a reçu un Saturn award pour ce rôle.

1983, vampire sensuel avec Catherine Deneuve

L'année 1983 est très importante dans la carrière cinématographique de David Bowie, décédé des suites d'un cancer le 10 janvier. Dans Les prédateurs de Tony Scott (frère du célèbre réalisateur Ridley Scott), avec Catherine Deneuve, il incarne un vampire qui mène une vie new yorkaise luxueuse et oisive au côté de sa femme. Elle lui a donné l'immortalité mais pas la garantie de l'aimer toujours. Or, c'est cet amour qui permet au personnage incarné par le chanteur de ne pas subir les affres du temps. Le vampire se sent dépérir et consulte un docteur plein de charmes (Susan Sarandon). À sa sortie, le film reçoit des critiques mitigées mais réalise plus de 700.000 entrées au box-office français. 

La même année, il tourne avec Ryuichi Sakamoto, Furyo, avec une bande-originale hallucinante. Le long-métrage raconte les relations sensuelles et étranges entre un officier britannique et son bourreau japonais. Le film est sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes. La musique de Sakamoto remporte un BAFTA.

"La Dernière Tentation du Christ", une gigantesque polémique

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02/02/2025 à 15:30 - 05m11s

1988 est l'année du scandale. David Bowie incarne Ponce Pilate dans La Dernière Tentation du Christ de Martin Scorcese. Le cinéaste reçoit un oscar pour ce long-métrage et deux Golden Globes mais il récolte aussi une belle polémique. Le studio Paramount devait d'abord adapté le projet avant de laisser tomber face aux pressions, pétitions et accusations antisémites d'un certain pan de l'Église. Universal reprend le projet. Jack Lang, alors ministre de la Culture, octroie 3 millions de francs au film. Mais des figures de l'Église protestent encore dont l'archevêque de Paris Jean-Marie Lustiger qui se plaint directement au président François Mitterrand. Jack Lang annule les subventions. Aux États-Unis, La Dernière Tentation du Christ déclenche des protestations dans le pays lors de sa sortie. En France, ce sont carrément des attentats qui secouent le pays. Un incendie dans une salle de cinéma à Paris fait 14 blessés. Un attentat cause même un décès.

Deux ans plus tard, il endosse le costume de l'agent du FBI Philip Jeffries dans le film tiré de la série Twin Peaks de David Lynch. Il a "adoré jouer ce salaud cynique" de Vendice Partners dans la comédie musicale Absolute Beginners dont il a composé la bande originale. En 1996, il apparaît sous la perruque d'Andy Wharol dans le film Basquiat. Après avoir été longtemps absent des plateaux de cinéma, il est revenu faire une voix dans le film d'animation de Luc Besson, Arthur et les Minimoys et puis dans Bob L'Éponge. Il était d'ailleurs censé composer la bande originale de la comédie musicale consacrée au petit bonhomme jaune. Imprévisible, il avait même accepté un cameo loufoque mais très drôle dans Zoolander de Ben Stiller en 2001.