En 2013, l'ex-adjoint du centre de secours de Montigny-lès-Cormeilles, aujourd'hui rétrogradé, avait installé des mini-caméras pour filmer en douce les femmes de la caserne sous la douche. Il a été condamné à 18 mois de prison avec sursis vendredi 6 novembre par le tribunal correctionnel de Pontoise, rapporte Le Parisien. Un sursis assorti d’une mise à l’épreuve de trois ans, durée pendant laquelle il devra suivre des soins psychologiques et indemniser ses trois victimes, parties civiles, à hauteur de 800 € chacune, pompiers féminines filmées par le prévenu à leur insu.
C'est l'une des victimes, caporal-chef, qui avait repéré le petit trou pratiqué dans l’étiquette d’un casier cadenassé par lequel passait l’objectif de la mini-caméra. Elle porte plainte le 8 avril dernier. L’adjoint du commandant se rend le lendemain au commissariat d’Herblay pour tout reconnaître et il est placé en garde à vue. Il avait eu le temps d’enlever son dispositif, mais deux caméras miniatures ont été découvertes en perquisition. La première, de la taille d’une clé USB, acheté 15 € dans ce but précis, la seconde plus sophistiquée, qui détecte les mouvements.
"Cela me redonne de la vivacité", a-t-il ajouté, affirmant supprimer aussitôt après visionnage les films des douches qui ne comptaient selon lui aucune image de collègues nues. Devant le tribunal, il a entièrement reconnu les faits : "Je sais le mal que j’ai fait." À la barre, les mots de la caporal-chef restent bloqués. "Je ne pensais pas que cela allait autant remonter", a-t-elle expliqué. "Au début, nous n’avons pas été très soutenues par notre hiérarchie. Nous nous sommes senties trahies, nous avions confiance en lui", a ajouté une collègue.
Une expertise de ses fichiers informatiques a révélé que l'homme téléchargeait également des images pédophiles, d'enfants subissant des actes sexuels "jusqu'au bout", a-t-il admis à la barre. Cela, tous les deux jours, depuis environ six ans, pour se masturber. Pour se défendre, le prévenu évoque une libido en berne et un burn-out professionnel.
Le conseil de discipline lui a retiré quatre échelons. Mais faute d’avoir accès au dossier d’instruction, il n’a pas statué sur les images pédophiles, seulement sur les films de la douche. "La constitution de partie civile du Sdis avait été rejetée et nous n’avions pas connaissance de ces images, confie ce samedi le colonel Delannoy, qui dirige le Sdis 95. Dès lundi, nous contactons notre avocat pour déterminer si le statut d’agent public est compatible avec la condamnation."
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