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Rixe mortelle en Lot-et-Garonne : de 4 à 15 ans pour 3 co-accusés
Les trois co-accusés de l'affaire d'une rixe mortelle entre bandes rivales à Villeneuve-sur-Lot ont été condamnés de quatre à quinze ans de prison.
Vue d'un tribunal (image d'illustration)
Crédit : AFP
La Cour d'assises du Lot-et-Garonne a condamné à 15 ans de réclusion le principal auteur des coups de couteau ayant coûté la vie à un jeune de 20 ans lors d'une violente rixe entre bandes en 2011 à Villeneuve-sur-Lot à laquelle il ne participait pas.
La Cour a été au-delà des réquisitions de l'avocate générale. Elle avait réclamé 12 ans à l'encontre de Mohamed Sakhar, marocain de 23 ans vivant à Agen qui a reconnu avoir porté des coups de couteau de boucher, mais seulement deux ou trois "piques". L'accusation a retenu dix coups contre la victime.
Une centaine de jeunes rassemblés devant les grilles du palais de justice
Deux autres hommes, Soufiane B., le cadet des cinq co-accusés, âgé de 16 ans au moment des faits, et Yassine E. 17 ans à l'époque, ont été respectivement condamnés à 4 et 7 années de prison. Un autre jeune, âgé de 17 ans au moment des faits, et un autre homme contre lequel 9 à 10 ans de prison avaient été requis, ont été acquittés.
Le verdict a été accueilli par de nombreux cris, dont ceux de la famille de Mohamed Sakhar. Après un malaise, le père a été transporté par les pompiers dans un centre hospitalier. Une centaine de jeunes étaient rassemblés sur une esplanade devant les grilles du palais de justice d'Agen tandis qu'un important dispositif policier avait été déployé.
Ambiance pesante, menaces et intimidations
Le procès, qui s'était ouvert ce lundi, s'est déroulé dans une ambiance pesante, avec deux clans distincts venant remplir la salle d'audience : Agenais d'un côté, Villeneuvois de l'autre. Dans la nuit du 28 au 29 janvier 2011, un groupe de Villeneuvois avait pris à partie des jeunes d'Agen de passage dans la ville. Ceux-ci, après intervention de la police, étaient repartis à Agen, à 30 km, avant de revenir avec des renforts, armés de barres de fer et d'au moins un couteau.
Lors de l'expédition "punitive" de plusieurs heures, impliquant une trentaine de protagonistes qui avait secoué Villeneuve-sur-Lot, 23.000 habitants, un jeune de 20 ans avait été pris en chasse bien que n'ayant pas participé à l'échauffourée initiale. Il était mort poignardé, le coup fatal touchant l'artère fémorale.
Zones d'ombres et silences ont marqué le procès, avec des témoins amnésiques, qui ne "savent plus", qui ne "se rappellent plus", évoquant des craintes de représailles, et qui, pour certains, ont été pris à partie en quittant la Cour d'assises. Les avocats ont fait état de menaces et d'intimidations.
