Migrants : "On a bâillonné les habitants d'Allex", déplore un maire drômois
INVITÉ RTL - Sollicités dans le cadre du désengorgement des réfugiés de Calais, les maires des petites villes se sentent souvent mal accompagnés, voire méprisés par l'État. C'est le cas notamment à Allex.
L'accueil des réfugiés ne relève pas de la compétence des maires et des élus locaux, dit la justice. Mais certains d'entre eux cherchent à faire entendre leur voix par d'autres moyens. En vain souvent. Le maire (SE) d'Allex, une petite commune de la Drôme, a ainsi dû renoncer à organiser un référendum local sur l'accueil de migrants de Calais, invalidé par le tribunal administratif de Grenoble. Gérard Crozier voulait cette consultation pour que "vive la démocratie". Aujourd'hui, il est en colère.
"J'ai vraiment le sentiment que ce n'est pas le préfet ou l'État qui a gagné, ce n'est pas le maire d'Allex qui a perdu. Pour moi c'est la démocratie qui en souffre", lance-t-il. "Le fait de ne pas avoir permis cette consultation, qui pour moi était primordiale pour apaiser les esprits, c'est comme si on avait bâillonné les Allexois et les Allexoises", accuse-t-il. Il explique que depuis l'annonce de la justice, "la commune a perdu sa sérénité".
"Si on a entendu des propos extrémistes, j'ai voulu pour ma part écouter la majorité silencieuse, les gens qui ont des choses à dire mais qu'on n'entend pas particulièrement dans la rue", poursuit Gérard Crozier. "Ils m'ont dit qu'ils comprenaient le fait que c'était imposé par l'État, que le conseil municipal et le maire n'y étaient pour rien, mais que j'étais leur représentant et qu'à ce titre ils voulaient s'exprimer", raconte l'édile. "On nous allume des incendies, et quand on essaie de les éteindre avec nos modestes moyens, j'ai l'impression que tout le monde vient nous en empêcher", se désole-t-il.
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