Marseille : trois individus interpellés après des violences dans un camp de Roms

La tension reste vive à Marseille après l'interpellation de trois personnes, à la suite d'une série d'incidents ayant opposé des individus non identifiés et les Roms d'un bidonville. Plusieurs personnes ont été blessées dans ce campement installé au nord de la ville, a-t-on appris mercredi 17 août de source judiciaire. Derrière les imposantes grilles vertes qui barrent l'entrée du camp, ils sont une dizaine à raconter que leur lieu de vie a été pris pour cible pendant le week-end.

"On a tous eu très peur", témoigne Andrada, une Rom de 15 ans, qui explique vivre depuis cinq ans à Marseille, où elle est scolarisée, en troisième. "Une première fois, ils sont venus et ils nous ont dit 'fermez vos gueules tous les Roumains', ils nous ont dit de partir", relate-t-elle. Plus tard, les assaillants sont revenus et ont lancé des bouteilles et des objets à l'intérieur du camp, ajoute la jeune fille, expliquant que des Roms ont été blessés au ventre, criblé de "boutons rouges".

Selon le parquet qui appelle à la prudence sur le déroulé des événements, une première altercation a éclaté lundi 15 août vers 22 heures, "entre des individus appartenant à la communauté rom d'une part et des jeunes Maghrébins d'autre part". Un Rom de 40 ans a alors été blessé au bras à coups de "katana", un sabre japonais.

Sept personnes hospitalisées

Peu après minuit, plusieurs Roms ont été légèrement blessés par "du tout petit plomb, vraisemblablement de la grenaille (...) Il semblerait que ce soit accidentel, ils auraient été blessés par un camarade qui manipulait une arme, un tout petit calibre", selon le parquet. Un cocktail Molotov aurait également été lancé, sans exploser. Sept personnes ont dû être hospitalisées, toujours de source judiciaire. Deux d'entre elles l'étaient encore ce 17 août, dont un adolescent de 14 ans.

Au total, trois interpellations ont eu lieu, dont deux pour de nouveaux jets de pierres survenus mardi 16 août. L'enquête doit permettre de savoir si ces incidents sont liés. En attendant, la surveillance a été renforcée autour du camp de Roms, dans un contexte tendu avec le voisinage. L'enquête a été confiée aux policiers de la sûreté départementale de Marseille.