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Lille : enceinte de 4 mois, elle reçoit par erreur un médicament pour avorter

En 2011, Zarha, enceinte de quatre mois, prend un médicament abortif, qui lui est donné après une faute médicale. Six ans après, ce mercredi, le tribunal de Lille doit juger la responsabilité de l'hôpital.

Un couloir d'hôpital. (illustration)
Crédit : PASCAL PAVANI / AFP
Émilie Jéhanno
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Zarha avait passé les portes de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul, à Lille pour une opération lui permettant de mener à terme sa grossesse de quatre mois. À la sortie, elle avait perdu son enfant. Le 9 mai 2011, elle s'est vue prescrire par erreur un médicament abortif par une sage-femme stagiaire. Celui-ci était en fait destiné à sa voisine de chambre. 

"La sage-femme ne m'a pas demandé mon nom, ni pourquoi j'étais là. Elle est simplement entrée dans la pièce, m'a dit de mettre le comprimé dans mon vagin et est repartie", se souvient-elle, dans des propos rapportés par L'Express. "Je n'en veux pas à la sage-femme, mais je veux comprendre pourquoi l'hôpital était ainsi organisé. On ne peut pas mettre une femme qui veut avorter à côté d'une femme qui souhaite garder son enfant à tout prix. C'est trop difficile pour l'une comme pour l'autre", explique Zarha, qui a eu depuis trois enfants.

J'ai eu des douleurs après la prise du comprimé

Zarha

La femme, alors âgée de 28 ans, apprend sa fausse-couche au bloc. "J'ai eu des douleurs après la prise du comprimé, mais tout le monde me disait que c'était normal. Je n'ai pas les compétences médicales pour en juger, alors je les ai écoutés", raconte-t-elle. Pendant l'opération, l'équipe médicale la réveille : "Ils m'ont dit que je ne portais plus l'enfant. Le temps que je comprenne ce qu'il m'arrivait, ils m'avaient remis le masque sur le nez. Lorsque je me suis réveillée dans ma chambre, le curetage avait déjà été fait."

Ce mercredi, c'est le volet pénal de ce drame personnel qui sera jugé à la sixième chambre correctionnelle de Lille. L'infirmière et la sage-femme stagiaire sont poursuivies pour blessures involontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail (ITT) supérieure à trois mois. L'audience doit déterminer la responsabilité de l'établissement hospitalier.

Un procès pour comprendre

En septembre 2016, le tribunal de grande instance de Lille avait condamné l'hôpital à verser au couple 53.935 euros d'indemnisations. Mais le groupement des hôpitaux catholiques de Lille (GHICL), qui a reconnu une erreur et présenté ses excuses à la télévision, a fait appel. La somme a été réduite de moitié par la cour d'appel de Douai.

Me Blandine Lejeune, l'avocate représentant le couple de victimes, "ne veut pas accabler l’infirmière ou la stagiaire qui sont des lampistes", indique-t-elle à La Voix du Nord. "Je veux que ce procès nous aide à comprendre comment il est possible qu’on ait pris aussi peu de précautions pour un acte qui n’est pas anodin, poursuit-elle. Je souhaite que l’hôpital soit reconnu pénalement responsable et soit sanctionné pour une faute caractérisée liée à son organisation". 

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