Le diesel a du plomb dans l'aile dans les flottes d'entreprise

Cela risque d'être un gros coup de tonnerre dans les sociétés. Contre l'avis du gouvernement, l'Assemblée nationale a, en effet, voté un amendement écologiste qui vise à aligner d'ici 2017 les avantages fiscaux de l'essence et du gazole pour tous les véhicules de société. Concrètement, ce texte prévoit d'accorder à l'essence une déduction de 80% de la TVA, comme c'est le cas actuellement pour le gazole. Objectif : mettre fin à l'inégalité de traitement fiscal entre les deux carburants, qui pousse les sociétés à investir dans des véhicules diesel. Un diesel superstar, puisqu'il représente pas moins de 96% des véhicules qui composent les flottes d'entreprises.

Les constructeurs français s'inquiètent. Renault et PSA sont les champions du monde du diesel, et les ventes aux entreprises pèsent lourd. Le secrétaire d'État au Budget, Christian Eckert, s'est d'ailleurs déclaré opposé à cet amendement, craignant pour nos deux constructeurs et notre industrie automobile. Même si pour la consommation, il n'y pas photo : le diesel reste et de loin plus sobre et plus avantageux que l'essence si l'on parcourt plus de 20.000 kilomètres par an.

Nouveau coup dur pour le diesel

Cette mesure devait à coûter entre 15 et 20 milliards d'euros à l'Etat dans un premier temps. Mais elle sera rapidement compensée par d'autres taxes sur l'essence. Autrement dit, cela sera à terme indolore. En revanche, si cette mesure est adoptée - elle doit encore être validée par le Sénat -, ce serait un nouveau coup dur pour le diesel, dont les ventes ne cessent de chuter. Elles représentent à peine un peu plus de la moitié des ventes de voitures neuves (c'était quasiment huit sur dix en 2008).