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Manuel Valls : sécurité, immigration, un bilan mitigé à l'Intérieur

DÉCRYPTAGE - Malgré plusieurs infléchissements de la politique de sécurité et d'immigration menée par la droite, Manuel Valls laisse derrière lui plusieurs réformes en chantier et quelques rendez-vous ratés.

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, à l'Assemblée nationale, le 28 janvier 2014.
Crédit : AFP / MIGUEL MEDINA
Benjamin Hue & AFP
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Un bilan en demi-teinte. Malgré son omniprésence médiatique, notamment lors de son duel avec Dieudonné, Manuel Valls quitte le ministère de l'Intérieur en laissant un goût d'inachevé et plusieurs réformes délicates en chantier.
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Sécurité : les ZSP plébiscitées...

D'entrée, Manuel Valls martèle son credo : mettre un terme à la "course aux chiffres" imputée au précédent gouvernement, sans céder à l'"angélisme". Pour montrer qu'il tient les rênes, il multiplie les visites de terrain à un rythme effréné.

Pour "rapprocher police et population", il met en place un nouveau code de déontologie et rend obligatoire le port d'un matricule sur l'uniforme, mais n'instaure pas, au grand dam d'une partie de la gauche, de récépissé des contrôles d'identité pour lutter contre les contrôles au faciès. Désormais, les citoyens peuvent aussi saisir la "police des polices" directement en ligne.

Parallèlement, il met en musique un engagement phare du candidat François Hollande en créant des zones de sécurité prioritaires (ZSP) contre la délinquance dans les quartiers sensibles : 80 aujourd'hui, réclamées à cor et à cri par les élus de tous bords. Manuel Valls amorce le recrutement de 500 policiers et gendarmes tous les ans pour "stopper l'hémorragie des effectifs".

... mais des cambriolages en hausse

Mais il bute sur les chiffres de la délinquance avec une augmentation exponentielle des cambriolages, malgré un plan national qui n'a pas encore totalement fait ses preuves. Il laisse également en plan un projet de "task force" en Corse et Antilles-Guyane, visant à faire travailler ensemble policiers et gendarmes contre la criminalité organisée. Ce projet fait l'unanimité des syndicats policiers contre lui. Et ravive la guerre légendaire entre les deux forces.

Tirant les leçons de l'affaire Merah, il donne un nouvel élan aux deux structures mises en place sous Nicolas Sarkozy après la disparition des Renseignements généraux : l'une pour le renseignement dit de proximité, l'autre pour l'antiterrorisme avec une direction autonome dotée de nouveaux moyens.

Immigration : une rupture partielle avec les années Sarkozy

Critiquée même au sein de la majorité au moment de l'affaire Leonarda, la politique d'immigration menée par Manuel Valls depuis son arrivée place Bauveau alterne entre fermeté et humanisme. Mais sa ligne ne rompt pas totalement avec celle des années Sarkozy. Avec une seule petite loi à son actif (créant une retenue de 16 heures pour remplacer la garde-à-vue des sans-papiers devenue illégale), son action envers les étrangers n'entraîne pas de "grand soir".

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Dès son arrivée place Beauvau, Manuel Valls s'est attaché à défaire les symboles de la droite : circulaire Guéant (qui compliquait l'accès au marché du travail pour les étudiants étrangers), "délit de solidarité" lorsqu'on aide un sans-papiers, consignes pour diminuer les naturalisations, placement en rétention des familles. 

Mais l'absence d'inflexion majeure sur les expulsions et les régularisations lui valent une profonde suspicion parmi les défenseurs des étrangers. "Orientations, objectifs chiffrés, consignes aux préfets : pratiquement rien n'a changé", tacle ainsi le Réseau éducation sans frontières (RESF).

Deux réformes inachevées

Ses propos polémiques sur les Roms qui ont "vocation à retourner en Roumanie et en Bulgarie" et l'affaire Leonarda lui attirent également de sérieuses critiques, y compris dans son camp et particulièrement dans les rangs écologistes. Mais l'essentiel de son bilan reste en suspens : depuis des mois, ses équipes ont préparé deux réformes reportées à plusieurs reprises pour ne pas déclencher de débats avant les municipales.

La première, sur l'asile, devait être présentée en avril. Son objectif : réduire les délais de traitement des demandes qui engorgent tout le système et mieux répartir les candidats sur le territoire. Un autre projet de loi, sur l'immigration, était annoncé pour le printemps. Sa mesure-phare : la création d'un titre de séjour pluriannuel pour éviter aux étrangers de se représenter tous les ans en préfecture.

Lutte contre l'antisémitisme : Dieudonné prospère sur Internet

Après une intense campagne médiatique, Manuel Valls demande en janvier aux préfets d'interdire le dernier spectacle de Dieudonné aux relents antisémites. Rompant avec sa jurisprudence, le Conseil d'État valide in extremis les arguments du ministre.

Mais ce bras de fer accroît la visibilité du polémiste, toujours actif sur les réseaux sociaux. Il y a trois jours encore, il a mis en ligne une vidéo injurieuse à l'égard du gouvernement.

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