Dans un entretien à paraître mercredi 23 avril, Jérôme Cahuzac sort de plusieurs mois de silence. L'ancien ministre du Budget revient dans Vanity Fair sur les raisons qui l'ont poussé à ouvrir un compte en Suisse au début des années 90. L'ex-ministre se lançait alors dans les implants capillaires tout en menant des missions de consultant pour des laboratoires pharmaceutiques.
"Très vite, j'ai gagné bien plus qu'auparavant. Je ne savais pas quoi faire de cet argent (...) et une partie des clients de la clinique - surtout les étrangers - voulaient payer en espèces. Je me suis dit qu'avec un compte en Suisse je serais tranquille. J'ai été complètement inconscient", raconte-t-il. "C'était une énorme connerie."
Mais Jérôme Cahuzac n'y voit pas le tournant de sa vie. Et il assure avoir "tenté", "à cinq ou six reprises", de se "débarrasser" du compte, butant à chaque fois sur le "même obstacle: la rupture de l'anonymat". Finalement, lorsqu'il transfère les fonds à Singapour en 2009, ce n'est pas "pour protéger l'argent mais pour que rien ne se sache jamais", insiste-t-il. Et il affirme alors n'avoir "jamais été un homme d'argent". "Dans ma vie, tous mes choix ont abouti à me faire gagner moins d'argent que j'aurais pu", dit-il.
C'est l'erreur de ma vie.
Jérôme Cahuzac
Le vrai tournant, aux yeux de Jérôme Cahuzac, c'est lorsqu'il accepte en mai 2012 de devenir ministre délégué au Budget. "C'est à ce moment-là que je fous ma vie en l'air. J'aurais dû répondre non (...) Rien ne serait sorti, le temps que je trouve enfin une solution pour me débarrasser de cette saleté de compte." "C'est l'erreur de ma vie", estime encore l'ex-ministre.
Les mois de sa chute politique, depuis les révélations du site d'information Mediapart sur l'existence du compte, le 4 décembre 2012, ses dénégations aussi immédiates que catégoriques, jusqu'à sa démission après l'ouverture d'une information judiciaire le 19 mars 2013 puis ses aveux du 2 avril, Jérôme Cahuzac les décrit comme un calvaire: enfermé dans le mensonge, il raconte son ulcère, ses insomnies, les journées de travail "pour éloigner les terreurs de la nuit".
Mais il ne dissimule pas un sentiment d'injustice. "J'ai construit ma vie politique de façon scrupuleusement honnête", avance-t-il. "Je ne peux pas accepter de laisser tout détruire à cause d'une imbécillité qui date d'il y a vingt ans..."
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