Enivré par une dynamique favorable depuis dix jours, Jean-Luc Mélenchon est déterminé à creuser l'écart avec Benoît Hamon, encore affaibli par le départ de Manuel Valls, et a sèchement refusé de rallier le candidat socialiste à la présidentielle.
"J'ai marché mon chemin, sans ne céder à rien, je ne vais pas commencer aujourd'hui! A faire le contraire ou à m'engager dans je ne sais quel arrangement qu'on me suggère de faire", a répondu le candidat de La France insoumise, devant plus de 5.000 personnes selon son équipe réunies aux Docks du Havre.
Après l'annonce du soutien de Manuel Valls à Emmanuel Macron avant même le premier tour, Benoît Hamon avait appelé un peu plus tôt le leader de la France insoumise et les communistes à "unir leurs forces aux siennes".
Dans la foulée, le secrétaire national du PCF Pierre Laurent a relancé l'idée d'une candidature commune "pour créer les conditions de la victoire", appelant à une rencontre entre Jean-Luc Mélenchon, Benoit Hamon et l'écologiste Yannick Jadot "dans les prochains jours". Il a ensuite ajouté que la "dynamique de campagne" de Jean-Luc Mélenchon était un "atout".
Tout en plaignant Benoit Hamon, "malheureux candidat" que le PS "agite" et "que l'on dépouille chaque jour d'une partie de son équipage", Jean-Luc Mélenchon a encore refusé "la tambouille" politicienne. Il a invité le socialiste s'il le souhaite à le rejoindre, mais "qu'il ne demande rien, comme nous, nous ne demandons rien".
"Je ne dépends que de vous, c'est à vous que j'ai fait la promesse, je ne négocierai rien, avec personne!", a-t-il tranché, comparant ses troupes, après la lecture du poème de Baudelaire, à de "petits albatros" qui doivent "s'envoler".
"Puisque ce n'est de nouveau pas possible, puisqu'il préfère continuer, qu'il continue, je le regrette profondément", a réagi Benoit Hamon, en meeting à Lille, devant plus de 3.000 personnes. "Sans rassemblement, la qualification au second tour sera difficile", a rappelé le socialiste.
Les deux hommes avaient déjà joué une scène similaire en février. Pendant plusieurs semaines, le socialiste assurait publiquement vouloir discuter avec Jean-Luc Mélenchon mais sans prendre date. Jusqu'à un pacte de non-agression acté lors d'un unique dîner ensemble.
Entre-temps, la donne a changé. Dans les intentions de vote, les courbes se sont croisées, notamment après la prestation remarquée de Jean-Luc Mélenchon au débat télévisé. Benoit Hamon était apparu en demi-teinte à ce débat, contrastant avec son meeting la veille à Bercy devant 15.000 personnes.
"La campagne de Jean-Luc Mélenchon entre dans une belle dynamique", s'est réjoui mercredi son directeur de campagne Manuel Bompard, citant notamment "340.000 soutiens citoyens" sur le site de La France insoumise.
Au Havre, le député européen, qui a répété que Benoît Hamon n'était pas un concurrent, a affiché l'objectif de rattraper François Fillon, désormais troisième dans les sondages.
"Il faut qu'on lui passe devant, on a dix jours, après, on s'occupera du suivant", a-t-il lancé, se sentant apparemment porté par "l' "immense force que nous avons maintenue, allumée comme un brasier".
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