Alain Juppé : "On ne doit pas être à la remorque de la Russie"

GRAND JURY - Si beaucoup de ses "camarades" estiment qu'ils ne faut pas se mettre à la remorque des États-Unis, Alain Juppé quant à lui, n'a "pas envie de se mettre à la remorque de la Russie".

Alain Juppé au Grand Jury le 4 octobre 2015

Le Grand Jury du 4 octobre avec Alain Juppé - Partie 2

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Alain Juppé trouve "intolérable de dire que la France est un pays de race blanche"

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Invité lors de Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, Alain Juppé a évoqué les frappes russes menées ces derniers jours en Syrie. Vladimir Poutine plaide pour une large coalition contre l'État islamique, y compris Bachar el-Assad. De son côté, la France reste inflexible et refuse de s'allier au président syrien. Si Alain Juppé estime que "le but est d'éradiquer Daech sans aucune hésitation possible", le maire de Bordeaux impute la montée en puissance de l'organisation islamique à Bachar el-Assad. "Quand les premières manifestations ont eu lieu en 2011 dans les rues de Damas, il s'agissait de jeunes qui voulaient un peu de liberté. Il les a mis en prison, torturés et réprimés. Il a utilisé des armes chimiques contre son peuple. Voilà ce que c'est Bachar el-Assad", a-t-il expliqué. L'ancien Premier ministre avoue avoir souvent entendu "que la morale en politique étrangère n'a pas sa place", mais il "ne pense pas qu'on puisse s'engager dans un processus où on va conforter Bachar el-Assad".

Pour Alain Juppé, "la Russie a une ligne très claire : elle fait tout pour conforter Bachar el-Assad. Il y a quand même une présomption assez forte pour dire que ces premières frappes aériennes n'ont pas été sur Daech, mais sur des opposants à Bachar el-Assad".

Ces dernières années, Bachar el-Assad n'a rien voulu entendre

Alain Juppé

Alain Juppé rappelle que des efforts ont été faits ces dernières années, pour traiter avec le président syrien, qui "n'a rien voulu entendre". Aujourd'hui, Alain Juppé estimé qu'"Il va falloir trouver une solution pour se priver de Bachar el-Assad, sans être à la remorque de la Russie". Le maire de Bordeaux reste perplexe face à certaines comparaisons historiques qui circulent en ce moment comme par exemple le fait que les pays alliés se sont entendus avec la Russie de Staline pour faire tomber Hitler. "Mais la France n'est pas occupée aujourd'hui, l'Europe non plus", a-t-il tempéré. "Je vous rappelle ce qui s'est passé après. Staline a occupé la moitié de l'Europe. Il a fallut près de 50 ans pour que les démocraties populaires se débarrassent du joug soviétique".

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