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Thaïlande : un meneur des manifestations abattu à Bangkok

Un meneur des manifestations en Thaïlande a été abattu à Bangkok alors qu'il parlait à la foule. L'opposition boycotte le scrutin proposé comme une sortie de crise, après des semaines de contestation dans la rue.

Des opposants au gouvernement thailandais manifestent autour d'un bureau de vote qu'ils bloquent le 26 janvier.
Crédit : AFP
La rédaction numérique de RTL & AFP
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Un meneur des manifestations organisées en Thaïlande depuis des semaines a été abattu dimanche 26 janvier à Bangkok alors qu'il parlait à la foule, a annoncé l'opposition. Le centre de secours Erawan a confirmé qu'un homme avait été tué par balles, sans préciser son identité, et neuf autres personnes blessées, lors de cette attaque.

Les manifestants ont fortement perturbé le vote anticipé organisé dimanche en Thaïlande, obligeant à la fermeture de dizaines de bureaux de vote, à une semaine de législatives de plus en plus compromises. Rien qu'à Bangkok, pas moins de 34 des 50 bureaux de vote ont dû être fermés par la commission électorale, en raison du siège des bâtiments par les manifestants. Des dizaines de bureaux de vote ont été ainsi empêchés de fonctionner à travers le pays, notamment dans le sud, fief de l'opposition.

"Je suis ici pour empêcher les gens de voter"


Celle-ci boycotte le scrutin proposé comme une sortie de crise, après des semaines de manifestations quasi-quotidiennes à Bangkok, allant jusqu'à un bloquage de la circulation dans certains quartiers. "Les responsables des bureaux de vote n'ont pas pu entrer à cause des manifestants", a expliqué à l'AFP Puchong Nutrawong, secrétaire général de la commission électorale. "Je suis ici pour empêcher les gens de voter", s'est justifié de son côté Amornchock, manifestant de 64 ans bloquant un bureau de vote de la capitale, comme quelque 2.500 manifestants selon la police. "Je ne suis pas opposé à la démocratie, je ne suis pas contre des élections, mais elles doivent être juste", a ajouté Amornchock, reprenant l'idée de l'opposition de repousser les élections, le temps de réformes, avec un "conseil du peuple" non élu au pouvoir dans l'intervalle.

"Nous ne pouvons pas laisser faire"


A part des échanges d'insultes rapportés par la télévision, aucune violence n'a été rapportée dans un premier temps. Devant un bureau de vote de Bangkok, une dizaine d'aspirants électeurs disaient leur frustration. "Je suis venu pour protéger mes droits", a expliqué parmi eux à l'AFP Vipa Yoteepitak, 75 ans. "Nous ne pouvons pas laisser faire. Si nous ne nous battons pas aujourd'hui, nous perdrons nos droits", ajoute-t-elle, fulminant de n'avoir pu exercer son droit de vote. Comme elle, plus de deux millions d'électeurs (sur un total de plus de 49 millions) s'étaient portés volontaires pour voter avec une semaine d'avance, dans le cadre de ces législatives proposées par la Première ministre Yingluck Shinawatra pour tenter de mettre fin à une crise politique qui s'éternise depuis des mois.

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Au-delà de la Première ministre actuelle, est visé son frère, Thaksin Shinawatra, lui même ex-Premier ministre victime d'un coup d'Etat en 2006, et en exil pour échapper à des poursuites pour malversations. L'opposition l'accuse de continuer à diriger le pays, à travers sa soeur.

Intimidation

La procédure de vote par anticipation, prévue pour les électeurs ne pouvant pas se déplacer dimanche prochain, était vue comme un test, permettant d'évaluer la faisabilité du scrutin dimanche prochain. Le meneur des manifestants Suthep Thaugsuban avait promis que ses partisans n'empêcheraient pas les électeurs de pénétrer dans les bureaux de vote, mais tenteraient de les "persuader" de leur erreur. Il a même écrit au président américain Barack Obama pour l'assurer du caractère "démocratique" de son mouvement.

La présence de ses partisans autour des bureaux de vote est néanmoins en elle même "la porte ouverte à une forme d'intimidation des électeurs", analyse quant à lui Sunai Phasuk, de l'ONG Human Rights Watch. Yingluck Shinawatra, qui a dissous le Parlement pour tenter d'apaiser les manifestants, refuse quant à elle de démissionner pour laisser sa place au "conseil du peuple" non élu réclamé par les manifestants. La Première ministre doit rencontrer la Commission électorale mardi, et pourrait être contrainte d'annoncer un report du scrutin.

Neuf morts

Les partisans de Suthep, qui réclament depuis plus de deux mois la tête de la Première ministre, à grand renfort de manifestations parfois violentes, exigent que les législatives soient repoussées d'au moins un an. Leur Conseil du peuple non élu a suscité des craintes quant à leurs intentions démocratiques. Si elles ont lieu, les élections ont néanmoins toutes les chances d'être remportées par le parti Puea Thai au pouvoir, le principal parti d'opposition, le Parti démocrate, ayant fait le choix du boycott. Pour faire face à la crise, qui a déjà fait neuf morts lors d'affrontements à Bangkok, le gouvernement a décrété l'état d'urgence dans la capitale.

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