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Thaïlande : fuite de plus de 110.000 travailleurs clandestins cambodgiens
Plus de 110.000 Cambodgiens ont fui la Thaïlande en une semaine, de crainte d'une opération antitravailleurs clandestins de la junte au pouvoir.
Des policiers thaïlandais à Bangkok le 15 mai 2014 (illustration).
Crédit : AFP / PORNCHAI KITTIWONGSAKUL
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"Ils rentrent en masse, comme un barrage qui s'effondre", a déclaré Kor Sam Saroeut, gouverneur de la province de Banteay Meanchey, dans le nord-est, à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande. Plus de 110.000 immigrés cambodgiens ont ainsi fait le voyage retour sur une seule semaine, a-t-il dit, assurant que nombre d'entre eux avaient été reconduits à la frontière par des militaires thaïlandais.
"Ils disent qu'ils ont peur d'être arrêtés ou abattus s'ils s'enfuient lors de la perquisition de leurs logements par les autorités thaïlandaises... La plupart sont partis en Thaïlande sans permis de travail", a-t-il ajouté.
Baisse du PIB thaïlandais en 2014
A partir de maintenant, tout travailleur immigré illégal trouvé en Thaïlande "sera arrêté et expulsé", avait déclaré mercredi dernier Sirichan Ngathong, porte-parole de l'armée au pouvoir depuis un coup d'État fin mai. "Nous considérons les travailleurs illégaux comme une menace parce qu'ils sont nombreux et qu'il n'y a pas de mesure claire pour les prendre en charge, ce qui pourrait mener à des problèmes sociaux".
Les autorités cambodgiennes ont évoqué un exode de migrants depuis le coup d'Etat du 22 mai, parlant de milliers de travailleurs de retour. Selon des ONG, la Thaïlande abrite au moins deux millions de travailleurs immigrés. Mais la situation a changé et le pays a enregistré une baisse du PIB de 2,1% au premier trimestre 2014 par rapport au trimestre précédent.
Par le passé, les autorités fermaient les yeux sur la présence de clandestins nécessaires à une économie en plein essor. Les travailleurs venus du Cambodge, de Birmanie et du Laos jouent en effet un rôle majeur dans certains secteurs de l'économie thaïlandaise comme la pêche, l'agriculture et la construction, mais beaucoup d'entre eux n'ont pas de permis de travail.
