C'est une bonne nouvelle parce que le gouvernement s'était engagé, faute de contrat à l'export, a acheter suffisamment d'avions pour continuer à faire tourner les chaînes de production. La filière industrielle emploie au total 7.000 personnes, ça n'est pas rien. Du coup, l'armée a été contrainte de commander plus de Rafale que ses besoins ne le justifiaient.
Et cela aurait pu se reproduire sur les cinq ans de la loi de programmation militaire, jusqu'à 2019. Une période durant laquelle Dassault produira plus de 60 appareils, alors que la France ne projette que d'en acheter 26. Le contrat égyptien arrive donc à point nommé. Et il en faudrait en réalité un second assez rapidement, pour lever toutes les inquiétudes sur le budget de l'armée. Un budget assez tendu. On en est à compter sur les économies de carburant, liées à la baisse du prix du pétrole. Car il manque plus de 2 milliards d'euros pour boucler le budget 2015.
Les militaires ont été mis à contribution doublement. D'abord par les plans d'économies successifs des gouvernements, au fil des ans, et par la multiplication récente des opérations à l'international, au Mali, contre l'État Islamique, en Centrafrique. Et bien sûr à la suite des attentats de janvier à Paris, où 10.000 hommes ont été déployés pour protéger le territoire. Un responsable militaire nous disait récemment qu'il ne savait pas comment il allait pouvoir relever les troupes de cette dernière opération lorsqu'il aurait à le faire, compte tenu de la parcimonie actuelle des moyens.
Les militaires se plaignent toujours, c'est vrai, mais c'est vrai aussi que leur matériel vieillit. Les avions ravitailleurs par exemple, ils ont entre 50 et 60 ans d'âge. Les blindés utilisés dans les opérations extérieures en Afrique, près de 40 ans. Il va falloir renouveler ces matériels, et pour cela, il faut de l'argent.
L'un des articles de la loi Macron, qui va être votée ce mardi 17 février en principe, prévoit un étrange artifice. Ce sont des sociétés privées qui vont acheter les matériels, les avions de transport de troupes comme l'Airbus 400 M, par exemple, ou des frégates militaires. Et elles loueront ces matériels à l'armée, qui acquittera donc un loyer pour transporter ses soldats, plutôt que d'avoir à investir. La grande muette se met au leasing, ou plutôt à la cavalerie.
Cela ne va pas permettre de faire des économies. Au contraire, ça coûtera plus cher, à cause des frais financiers de cette opération. L'armée espère se refaire l'année prochaine, lorsqu'elle aura vendu au secteur audiovisuel privé des fréquences hertziennes qu'elle n'utilise plus. Mais escompter des recettes hypothétiques, ça n'est pas très prudent. En langage courant, ça s'appelle vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué.
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