C’est l’événement diplomatique de l’année : la fin de 52 ans de blocus de Cuba par Washington.
Cet embargo signifiait d'abord la mise en œuvre de la doctrine du poisson rouge dans un bocal sans oxygène.
Depuis 1962, l'économie cubaine a ainsi été exclue des marchés financiers internationaux. Les banques de quelque pays que ce soit, pouvaient se retrouver face à un juge américain pour simplement avoir facilité une transaction commerciale avec La Havane. La propriété des marques tabac, alcool, hôtellerie y étaient problématique. Le Français Pernod Ricard l’a durement découvert quand l’américain Bacardi l’a attaqué en justice.
Sans oublier l'interdiction pour tout américain de venir se balader ou faire du business sur l’île, mais aussi l'interdiction des exportations de matériels sophistiqués vers ce pays. Seuls 3% des 11 millions d’habitants qui sont connectés à internet.
Difficile de préparer une économie compétitive avec une informatique, des outillages ou des liaisons téléphoniques qui datent de l’URSS. Sauf à passer par le marché noir à des prix exorbitants.
Cuba a quand même un formidable joker : sa population
Christian Menanteau
L’ouverture proposée par Obama va-t-elle lever ces interdits ? On en n’est pas là. C’est la fin de la Guerre froide en Amérique latine, mais il reste beaucoup d’obstacles. Le plus rude, c’est celui d’un Congrès aux mains de républicains qui veulent laminer la Maison Blanche, quel qu'en soit le prix.
Il faudra aussi surmonter une délicate transition à Cuba même. Les infrastructures sont obsolètes, mais elles sont aussi détenues par l’appareil d’État. Elles sont aussi inefficaces que corrompues. Par ailleurs, l’économie de l’île souffre de la disparition de son protecteur et pourvoyeur de pétrole, le Venezuela, qui est en ruine.
Cuba a quand même un formidable joker : sa population. Sa formation, souvent de très haut niveau, est de loin la plus performante d’Amérique du Sud. Le pays a aussi un remarquable système de santé, qui peut être une base de développement économique très importante.
La vie des Cubains va assurément changer en mieux. Les investisseurs étrangers et les touristes américains vont affluer, et avec eux les dollars. En France, Accor, le Club Med, nos banques et nos champions du BTP, de l’assainissement ou de l’agroalimentaire, auront de belles opportunités.
Ils devront toutefois batailler avec les Canadiens, les Mexicains et surtout les Chinois. Pékin est déjà en place, comme sujet d’inspiration pour Castro - libéral en économie, autoritaire en politique -, mais surtout comme fournisseur et financier. C’est aussi cette percée qu’Obama a voulu contrarier avec son coup diplomatique.
Atos, le spécialiste français des services informatiques, rachète l'Américain Xerox pour 1 milliard de dollars. Il rentre dans le top 5 des champions mondiaux de cette industrie.
05/20 pour l'ensemble des élus locaux. Les finances du pays sont au plus mal, mais ils continuent de recruter à tour de bras particulièrement dans les communes. Au détriment de l'investissement.
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